La liberté commence quand on sait reconnaître son propre désir
On ne parlera jamais assez des mouvements souterrains qui conduisent nos existences, ces décisions en apparence anodines qui nous entrainent dans de longs voyages, ces déceptions qui jalonnent le parcours des créatrices (ou de leurs confrères), ces joies inattendues, ces moments où l’on se sent perdues et ceux où l’on retrouve son chemin.
Une part importante d’arbitraire préside à l’édition d’un livre et cette fâcheuse disposition s’est trouvée renforcée ces deux dernières années. En ce qui me concerne, plusieurs textes ont attendu (et certains y sont encore) alors qu’à maintes reprises, il avait été question qu’ils s’élancent. Parmi eux, il y a les enfants nés du couple littéraire formé par Les 2Freds.
Comme le dit si bien Frédérique Le Romancer : Fred et moi nous sommes rencontrées plusieurs fois. J’aime la finesse de sa formule, l’apprivoisement mutuel qu’elle sous-entend et les inéluctables découvertes à venir, cette intelligence à l’œuvre quand une relation cherche à s’inscrire dans la durée. Oui, les 2Freds se sont rencontrées plusieurs fois avant de se lancer dans une destinée qui les lie, en marge de leurs écritures individuelles respectives – je vous recommande vivement la lecture de 3 bis rue Riquet. Il fallait d’abord tisser des liens pour tenter ce pari fou d’être deux équilibristes sur un même fil.
Aujourd’hui, les éditions Michel Lafon sortent La Méthode Molotov, un roman que nous avons coécrit en 2019. Avec cette publication, nous entrons dans une nouvelle maison. Nous intégrons une équipe enthousiaste et soudée comme une meute, une maison familiale et indépendante – dans un contexte de quasi-monopole – qui doit s’affranchir de certains codes pour imposer les siens. C’est là qu’il faut remercier notre passeur, Vincent Lahouze, pour la mise en contact initiale. Vincent, c’est une autre rencontre, à l’occasion du Prix des jeunes mousquetaires remporté par son touchant Rubiel e(s)t moi.
La Méthode Molotov, c’est une histoire transgénérationnelle de femmes et de horde, d’amitiés puissantes, d’accueil et d’amour, de folle liberté, de luttes ordinaires inscrites dans le quotidien – et d’autant plus nécessaires –, de tempérament et d’audace. C’est aussi un texte enchâssé dans un lieu, Le Refuge, qui permet d’aborder d’autres manières d’être vivant, pour paraphraser Baptiste Morizot. Nous ambitionnons d’y ouvrir des possibles, de raconter une autre histoire du Nous, d’explorer par la comédie ce qui fait, le plus souvent, nos drames ordinaires. Nous sommes fières et heureuses de ce titre conçu avec une écriture entièrement mise en commun. Nous vous promettons une véritable histoire, des personnages attachants et hauts en couleur, de l’émotion et de l’action, quelques idées à tester et une suite en cours d’écriture.
Un nouveau livre qui sort, est-ce bien raisonnable ? Non, c’est plutôt nécessaire pour garder l’espoir d’un horizon et aller de l’avant. Après la parution des poèmes de L’imprécatrice aux éditions de l’Arbre à paroles, on va encore me dire que ce roman brouille les pistes, qu’on ne sait ni comment me présenter ni où me caser. Laissons répondre la Molotov : Tout me va, c’est un don.
Parution le 7 octobre 2021 – ISBN 9782749946429 – Prix : 17,95 €
Merci Frédérique pour cette information… Je suis toujours « à l’écoute » de ce que tu fais, écris et diffuse, depuis ce jour déjà lointains où tu me remis un Prix ! Pierre
Merci pour cette attention, Pierre.
Reconnaître son propre désir et réussir à en vivre sa réalisation… Ou bien faut-il se contenter de désirer par peur de la déception et de l’aliénation une fois le désir réalisé ?
Bonjour Joël, comme la citation l’indique, reconnaître son propre désir est le commencement, le premier pas, donc. Après, courez pour attraper le bus comme disait une célèbre coatch américaine 🙂
Et sinon, comment allez-vous depuis tout ce temps ?