Retour de tournée culturelle CCAS. 1500 kilomètres en six jours, temps froid, matelas rudes, draps de papier, nourriture à l’avenant. J’apprends au hasard d’une conversation que nous étions plus de 5000 artistes à proposer qui une lecture, qui un tour de chant, une pièce de théâtre, un ballet, un conte etc… Voici le résultat d’une sélection exigeante et le programme proposé aux vacanciers tout au long de l’été.
Conditions inhabituelles donc, qui requièrent de savoir puiser chaque jour en soi l’énergie de lire, de partager avec le public, et d’être présentes à ceux qui sont venus à notre rencontre : un couple marié depuis soixante ans qui s’agrippe par la main toute la soirée, un veuf inconsolable qui évoque sa défunte depuis dix ans les larmes aux yeux, une jeune basque intraitable, une mère qui dévore pour tenter d’apaiser un chagrin, et bien d’autres encore. Des regards bleus, las, noirs, frais, marrons ou vifs. Des sourires, des attendrissements, des mots doux, des éclats de voix, des souvenirs à la pelle et de l’émotion au kilo. De la fatigue aussi, sans oublier le grand éclat de rire au détour d’une rue :
J’étais avec Hélène Duffau, et nous donnions – pour la deuxième année consécutive – notre lecture croisée intitulée « D’elles-mêmes ».
Penser aujourd »hui que la culture est pour tous, qu’elle peut être transportée partout, qu’elle n’a pas à être bradée et mérite un vrai salaire, que les artistes ne s’adressent pas à une élite en reléguant les autres au franchouillisme de base, relève du pur militantisme. Croire qu’être en vacances ne dispense pas d’être attentif, que les endormissements de la plage n’ont pas un caractère définitif ou encore qu’on peut préférer la lecture au karaoké et la danse contemporaine aux âneries benjaminesques de secret sotie est un acte de foi. Entrons pour remercier.
Quand nous aurons fini de nous ébaubir sur l’opiniâtreté de ceux qu’on appelle les acteurs culturels pour bien signifier qu’on prétend les faire jouer dans la grande comédie des Arts et de la Culture, sortons sans oublier de claquer la porte pour manifester notre humeur et ne pas laisser l’espérance nous échapper entre deux mauvais courants d’air. Et rejoignons le danseur, la conteuse, le chanteur, le peintre, le sculpteur, la photographe… qui ne confondent pas valeur et monnaie, création et célébrité, confiance et crédulité. Agur.*
Nahi dukana hiretzat, besterentzat.*
*Adieu.
*Ce que tu veux pour toi, désire-le pour les autres.
*Croire n’est pas pareil que savoir.
Merci pour ce compte-rendu, qui complète harmonieusement celui d’une autre itinérante (grâce à laquelle je suis arrivée par ici)
http://www.martinesonnet.fr/blogwp/?p=3436
Merci de votre visite Gilda.
Je te reconnais bien là Frédérique et …je me reconnais ! Alors merci pour tes paroles qui viennent régulièrement s’accorder à ma musique intime . En ce moment je suis plongée dans l’univers de Barbara pour mieux la « dire » . Notre création le 26 Juin fut un instant de pure magie et cet hommage paraît promis à de belles rencontres … Nous lèverons un peu le voile le 14 Août à Lavelanet en attendant le prochain Printemps des Poètes où notre spectacle est programmé dans la saison culturelle. Bel été à toi Frédérique et à tous les tiens …
Bel été à toi Juliet et longue et belle vie à ton spectacle.