Il y a quelques années dans un article, l’auteur vietnamien Nguyên Huy Thiêp déclarait déjà qu’écrivain « c’est difficile dans tous les pays. Vraiment un métier de chien ! ».
Sans hurler avec les loups, ni même braire avec les ânes, il faut bien reconnaître qu’il y avait des voies plus sûres, recycleur de mégots, fée du logis ou écorcheur de merlans par exemple.
Il y a quelques jours à la radio, Andréï Makine énonçait en substance – parlons de l’essentiel puisque la télévision nous a débarrassés, nous autres écrivains, du souci de divertir. Parlons de l’essentiel car le monde est en train de devenir un grand cirque -.
Gageons qu’une partie des auditeurs concernés avait d’autres postérieurs à fouetter ce matin-là.
Et pourtant, quel avenir pour les écrivains, quand, à l’intimité du bureau où ils ont à livrer duel, ils privilégient le clabaudage des scènes ? Quel avenir pour les lecteurs si les livres n’existent que pour les flagorner ? Quel avenir pour le livre quand il n’est plus qu’un pense-bête ?
Oui, vraiment, un métier de chien ! Et on sait comme ça devient dur d’être le meilleur ami de l’Homme.