Pour fêter le mois d’octobre comme il se doit, j’ai le privilège de recevoir Francesco Pittau pour un nouveau vase communicant, pendant que j’irai m’exposer chez lui comme une inconsciente.
D’un doigt mouillé de vin
Gris elle avait sur
La table tracé
Des cercles éclatés des
Oves hésitantes et
Des hachures figurant
Le gribouillis de ses nerfs
Elle mâchonnait une
Mélopée qui battait bat-
Tait comme un cœur
Tandis que son regard
Se figeait
Sur le frémissement de l’ombre
D’une feuille sur le mur
Se figeait sur le reflet
Du soleil dans le verre
Se brûlait aux taches
De la nappe claire
Un seul mot s’ex-
Tirpait de sa chair “dormir”
Mais le sommeil la dé-
Laissait sur le seuil
De sa chambre statue
De plâtre traversée de
Sanglots
Debout sans fin vacillant
Sur son socle
“Dormir dormir dormir”
Elle appelait la nuit
Réclamait la nuit
L’exhortait à poser
Son poids sur ses paupières
Sur son corps
Sur ses membres tremblants
Sur le trou qui s’ouvre
De plus en plus en
Elle
Francesco Pittau
Les vases du mois d’octobre 2011 :
Naomi Fontaine et François Bon
Martine Sonnet et Cécile Portier
Guillaume Vissac et Benoît Vincent
Anne Savelli et Christopher Sélac
Danielle Masson et Justine Neubach
Jeanne et http://www.lasuitesouspeu.net
Camille Philibert-Rossignol et Christophe Sanchez
Elise et Ana NB
Flo H.et Franck Queyraud
Radio Marelle et Starsky
Pierre Ménard et Jacques Bon
Candice Nguyen et Daniel Bourrion
Juliette Mezenc et Nicolas Bleusher
Isabelle Pariente-Butterlin et Laurent Margantin
Mahigan Lepage et François Bonneau
l’autre je et G Balland
Christine Jeanney et Maryse Hache
Christine Zottele et Xavier Fisselier
Marie-Anne Paveau et Jérôme Denis de Scriptopolis
Marlene Teyssedou Tissot et Vincent
Christine Leininger et Anne-Charlotte
Frédérique Martin et Francesco Pittau
Mu LM et Perrine Le Querrec
Pierre Chantelois et Brigitte Célérier
Très beau sujet. Je suis touché aussi par la façon dont il part et dont il avance jusqu’à la chute (des paupières). Vraiment beau.
Comme toujours avec vos textes poétiques, je suis chahuté par vos coupures que vous poussez parfois très loin. Mais pourquoi fait-il de la poésie comme on hache du persil ? me demande-je à chaque fois que je lis vos textes poétiques sur votre blog. Je sais que ce n’est pas pour le plaisir de choquer. Que c’est pour donner autre chose. Que vous n’expliquerez pas ! Et qui me déroute mais je continue à vous lire car j’adore votre matière. Dans vos textes en prose, je peux en profiter tout mon saoul.
C’est un beau cadeau que vous (et nous) a fait Francesco Pittau. Pour le moment, je suis sans voix devant un chant aussi parfait. Non qu’il ne le soit les autres fois, mais là,… là !
Frédérique Martin chez Francesco Pittau, Francesco Pittau chez Frédérique Martin, rien que du bonheur!!! A présent, il me faut lire les deux textes tranquillement, ce qui n’est pas encore gagné!
Il semblerait que je ne puisse pas commenter chez Mr Pittau 🙂 Je mets donc mes réponses ici.
@Gilles : De la peinture ? C’est un beau compliment que je prends avec plaisir, surtout venant de toi, mon ami.
@ Michèle : J’ai le plus grand mal à « parler de poésie », aussi je vous comprends fort bien. Merci de vos lectures fidèles et attentives
j’aime beaucoup – et pourtant suis très « dormir, dormir » là
@ A tous : Francesco Pittau est sur un salon ce week end, il viendra vous lire à son retour.
Ah ben c’est du Pittau, du grand!
Bon, ça me laisse le week-end pour relire et en dire mieux… parfait!
Je ne sais pas si ce cri est de la poésie. Il est si proche d’un écorché, il est si proche de la douleur qu’il laisse sourdre. Il est cette souffrance en expansion, vivante et dévorante. Il confronte au voisinage de cet état de corrosion intérieure avec une crudité,clinique,charnelle d’un telle intensité qu’il est difficile de parler de beauté. Simplement,le scalpel de l’auteur dissèque, juste,vrai. La magie de l’écriture fait que ce n’est pas froid, mais qu’il se dégage une chaleur amicale qu’on voudrait bien transmettre à celle qui en a tant besoin. Mais,c’est impossible. Ce poème désempare.
Bravo, là aussi, tout simplement.
PS : Dans la liste des vases, s’agit-il de Potier ou de l’excellente Cécile Portier ?
@ Dominique : Cécile Portier bien sûr. Je modifie.
Chez Monsieur Pittau, mes commentairesne passent toujours pas. Donc :
@ Depluloin : Oui, c’est dire :0)
@ Patrick : Votre commentaire est un poème en lui-même.
@ Dominique : Alors, merci… tout simplement :0)
@ Frédérique Martin : C’est à dire que je ne me souviens pas avoir lu votre poésir, seulement votre prose. Et ce fut un choc, un beau, un très agréable. (Monsieur Pittau a fait exprès, soyez en sûr, il aime attirer la lumière à lui, c’est Gabin réincarné! 😉
@ Depluloin : C’est vrai que je ne publie pour ainsi dire pas de poésie sur mon blog. Je ne saurais vous dire pourquoi. Je ne sais pas me situer en poésie, en parler, expliquer ce que cela suscite en moi. Et j’ai beaucoup de mal à savoir si celle que j’écris est valable ou pas, sans l’aval d’un éditeur ou d’un lecteur aguerri. C’est peut-être pour ça. De la timidité, en quelque sorte 🙂 (Pittau est Gabin ! Mazette, il faut faire attention, alors. On est devant un monstre sacré).
Bon, comme il m’est toujours impossible de poster mes commentaires chez Francesco Pittau, je réponds ici à ceulles et ceux qui m’y ont laissé un message, en espérant qu’ils passeront.
@ L’enfoiré : Merci de votre lecture
@ ADS : Surtout que j’aime en écrire. Mais à mes débuts, je me suis faite tacler parce que mes élans poétiques arrêtaient la lecture, à ce que m’en avait dit un écrivain que je respectais. J’entends encore cette phrase des années après :0)
Pas moyen de mettre un commentaire sur le blog de Francesco Pittau! Alors j’arrive après tout le monde, mais c’est tant pis! Cela n’empêche que j’aime beaucoup les deux poèmes qui vont comme un gant à leur auteur respectif. Frédérique, c’est vrai qu’on ne te connaît pas sous ce jour dans ton blog; mais n’oublions pas ton recueil « Papier du Sang », lequel pour ceux qui l’ont lu, prouve que la poèsie et toi êtes des complices de longue date.
@ Babeth : Je suis rassurée de voir que je ne suis pas la seule à ne pas pouvoir entrer chez Francesco Pittau 🙂 Oui, la poésie, il y a longtemps que je la pratique, que je la lis et que je l’aime. Cela reste cependant la forme d’écriture qui m’impressionne le plus, alors même – j’en suis convaincue – qu’elle est notre langage d’origine.
Pas toujours fastoche de commenter chez Pittau (moi-même je)(donc)…
Mais ici et là-bas, bravo, les vers s’enroulent en volutes, de la mer à la nuit.
@ Sophie : 🙂 Tu verras qu’il va prétendre l’avoir fait exprès pour que tout le monde vienne ici !
Un beau trou baillant ! Que dire de plus ; encore du Pittau quoi !
Joli échange, quand on vient d’un côté puis de l’autre, votre tandem est une évidence.
La nuit pour combler la béance… Superbe.
@ Christophe : Je vous réponds ici, chez Mr Pittau, la porte est close. Lors de notre échange de texte, je lui ai justement dit que nous n’écrivions pas de la même façon, alors la défusion se fera sans problème (s’engueuler? Quelle horreur ! Il n’en n’est pas question 🙂 )
@ L’irrégulier : Alors merci, parce que se mesurer à Francesco Pittau en poésie, ce n’était pas sans risque pour moi.
@Gilles. Tout d’abord merci d’apprécier, ensuite pour le persil, je suis ravi : c’est une herbe que j’aime beaucoup. Plus sérieusement, j’ai pour mes césures des raisons qui valent ce qu’elles valent… mais les exposer ici, pour enquiquiner les visiteurs de m’dame Martin, ça me tente jusqu’à un certain point.
@Michèle. Merci…
@Babeth. Que du bonheur ? Un HONNEUR pour moi de fouler les pages de la patronne des lieux !!! 😀
@brigetoun. Merci à vous.
@Depluloin. Du grand ? Mouarf… avec mon mètre cinquante-cinq, ça fait bizarre.
@patrick Verroust. Moi non plus je sais pas si c’est de la poésie… je me pose souvent la question. (Ah ! Gabin !)
@Ch. Sanchez. Encore du Pittau ? 😀
Sinon, je ne m’explique ces ennuis pour commenter sur mon blog. Désolé m’dame Martin… en même temps, ils sont venus chez vous… 😀
@ Cher Monch : Je savais que vous alliez dire ça :0)
@FM. Je savais que vous saviez. 🙂
Ils sont touchants tous les deux!!!!! Vraiment! Il faudrait vous inventer si vous n’existiez pas!
@ Babeth : Promis, si on a une portée, on t’en gardera un 🙂
@FM… pourvu qu’ils aient votre physique et votre intelligence…
@ FP : Ces qualités alliées à votre talent, ils feront des miracles 🙂
Francesco Pittau:
Gabin, j’ai dit Gabin, Eh ben!:)
Purée, un p’tit Martin Pittau, et tout explose illico, à commencer par FaceBook. Vite, mettez-le en route !
😀
@ Sophie : 🙂 T’es dingue toi, tu sais ça ?
Un p’tit Martin Pittau! L’idée me plaît de plus en plus! @Sophie K.: vous en avez encore beaucoup des bons plans comme celui-ci?
@ Fredaime : oui. Mais j’ai mon entonnoir, hein. Donc tout le monde peut le voir.
😀
@ Babeth : Alors là, si vous saviez… Ah là là. 🙂