CP : Pierre Buisson
Cet été pas comme les autres, après avoir accompagné celui qui ne reviendra pas, je me suis rendue le soir même à Castelnau de Montmiral pour rejoindre mes atelieristes qui m’attendaient malgré cette première journée d’absence. Du vécu à la fiction, tel était le thème que nous allions explorer et je me sentais – oh combien – au cœur du sujet.
Ils étaient 14 au rendez-vous, et dès la première heure, leurs regards tournés vers moi au bout de cette immense table, je me suis sentie comme le capitaine d’un énorme vaisseau. Le bâtiment s’est mis en route, tout en douceur, chacun veillant à son poste. Et pendant six jours nous avons effectué ensemble un beau et grand voyage.
Je ne rendrai pas compte en détail de ce qui s’est passé durant ces heures qui ont largement dépassé le simple cadre de l’atelier lui-même, certaines choses ne concernant que celles et ceux qui ont effectué la traversée avec moi. Nous avons vécu ensemble, mangé ensemble, dormi ensemble, écrit , lu, parfois pleuré, mais surtout ri ensemble. Je ne serai jamais lasse d’assister à cet émerveillement d’un groupe d’inconnus, tissant des liens, chacun se déployant sous le regard des autres, dans une confiance et une bienveillance qu’il est si difficile de vivre au quotidien.
Mes atelieristes. Vous avez donné tout son élan à ce mot – ensemble. Je vous ai vus traverser le feu, dérouler vos projets, vous débloquer l’un après l’autre, chacun à votre rythme, soutenus dans vos voix singulières. Je vous ai vus douter, prendre confiance, vous livrer à la joie d’être là où vous l’aviez tant souhaité, dans le ventre de l’écriture.
Nous nous sommes quittés remplis d’émotion et de gratitude, sur une lecture de vos textes, dans ce jardin où vous avez donné le meilleur de vous-même encore une fois. Vous repartez avec vos projets de textes, de romans, de pièces de théâtre, de nouvelles et ce qu’il faut dans votre barda pour continuer l’aventure sans moi. Je suis repartie avec vos sourires, vos phrases, les photos et vidéos que l’un d’entre vous nous a offertes. Je suis repartie avec toute cette tendresse que vous avez nourrie, sur cette dernière phrase qui a clos notre atelier : A vous le soin, Colette, Christophe, Sylvie, Marie, Pierre, Marie-Jo, Elyane, Michèle, Jocelyne, Frédérique, Hélène, Dominique, Nahi et Marie-Christine. A vous le soin.
PS : Un merci tout particulier à Nicole Jolimoy de l’association 2Jol, pour son accueil, sa disponibilité, la prise en charge de la restauration et de l’hébergement et la générosité du lieu qui est à son image. L’atelier sera reconduit en juillet 2014. Et si – comme les demandes semblent le prouver – il y avait trop d’affluence, nous envisagerons d’en prévoir un autre au printemps 2014. Vous pouvez d’ores et déjà vous signaler auprès de l’association.
Contact : Nicole Jolimoy–06.63.15.52.19–email : association2jol@orange.fr
Et pour celles et ceux qui ne l’auraient pas lue, voici la présentation de l’atelier.
J’aime aussi le sud-ouest pour ces merveilleux noms : Castelnau de Montmiral. Quelques semaines de temps dans ce lieu… Joli bataillon autour de toi, bises.
Merci Frédérique,
nous aussi avons aimé ces moments de partage avec toi, si intenses.
L’atelier a généré une dynamique de groupe et l’écriture nous a appris l’humilité.
Amitiés.
Merci pour tout. Et nous acceptons 🙂
A bientôt,
@ Frédérique le Romancer : La réponse exacte est : Je prends, Capitaine 🙂
@ Syvie : Deux ateliers avec moi dans la même année, voilà un véritable acte de foi ! Dans l’écriture, bien sûr 🙂
Oui Gilles, et dans ce bataillon, il y avait un certain Pierre qui me faisait penser à toi.
ça donne envie
quand la littérature est partage et joie
@ Martin : C’était un atelier formidable, avec un groupe vibrant d’humanité. Des journées hors du temps. Je me suis sentie comme une éveilleuse, un autre aspect de l’écriture, essentiel et nourricier. La tendresse circulait comme chez elle.
Bonjour Frédérique,
tu viens de rédiger un beau compte-rendu en capitaine de navire attentif et « aux soins ». Pour ma part, j’ai embarqué dans cette semaine au long cours en moussaillon. Est-ce que j’en suis ressorti en marin aguerri ?… C’est à partir de maintenant que je vais le voir, mais ce qui est sûr, c’est que j’ai de nouvelles armes. Je ne peux que recommander cet atelier aux éventuels intéressés.
@ Christophe : Serais-tu comme Saint Thomas alors ? (private joke)
Ah, Gilles ! tu n’imagines pas :-))
Émergence pour les libellules.
Annabelle a pris son envol, et s’éloigne chapitre après chapitre.
Qui est-elle en fait ?
Atelier déclencheur, moteur, perturbateur, agitateur, réparateur… ça fait du bien, et même après quand ça s’arrête ; il faut bien redescendre sur terre ;-
@ Anabelle : Commme promis, la chanson dont je t’ai parlé durant l’atelier et tu écouteras bien ce que dit Frédérick Mey juste avant de chanter 🙂
http://www.youtube.com/watch?v=EEoxhpS0uQI
Je crois que nous avons répondu « Nous prenons » … puis j’ai chuchoté « je prends », comme une promesse pour moi-même. Merci pour cela aussi, à toi, et au groupe.
Ça a été un privilège que cet atelier mené par toi, et je sais déjà que je vais avoir du mal à suivre ton conseil et à aller voir d’autres capitaines pour d’autres traversées.
(Olala, Victor Hugo en avatar, quel melon j’ai pris à cet atelier moi !
En fait c’était le nom du collège où j’exerçais à une époque, je ne sais plus comment m’en défaire)
Chère Nahi, chaque chose en son temps. Tu changeras de Capitaine lorsque tu le jugeras nécessaire. Je n’ai pas interdit l’accès à mes ateliers, je vous ai juste conseillé d’aller voir ce qui se fait ailleurs. Mais tu restes seule juge, bien sûr 🙂 Et je serai toujours heureuse de te revoir. Tu as déjà beaucoup écrit depuis cet été, bravo !
A quatre heures exactement tombe la première formule rituelle qui scande les changements de quart sur un trois-mâts traditionnel – aussi rituelle que la cloche piquée à chaque repas, chaque briefing, chaque manœuvre : « Messieurs, il est quatre heures, changement de quart. A vous le soin », à laquelle je réponds par la non moins traditionnelle formule : « Merci messieurs, à vous le repos ». Et notre travail commence. Un travail à nul autre pareil puisque nous sommes en même temps les sentinelles de nos camarades endormis.
dans ‘Le retour de la Boudeuse’ Patrice Franceschi (Capitaine du trois-mâts La Boudeuse)
Tu vas te reposer Frédérique ? 😉
@ Annabelle : Un jour sans doute. Ou peut-être une nuit 🙂