Concernant le gain de temps mis en avant par les partisans de l’autoroute, le tribunal a reconnu que « faire gagner effectivement 20 minutes de trajet entre Toulouse et Castres via l’autoroute payante ne pouvait acter un gain de temps en comparaison des 15 minutes que vont perdre les personnes qui ne voudront pas utiliser l’autoroute et utiliseront l’itinéraire de substitution », à savoir la RN126, qui relie déjà les deux villes. Je vous engage d’ailleurs à lire ce reportage de France Info dont le sujet est précisément l’impact de l’autoroute sur les habitants.
Concernant le soi-disant enclavement de Castres qui serait la cause d’une faible activité économique, le tribunal a rappelé qu’il y a déjà un aéroport, une ligne ferroviaire et une nationale qui relient Castres au reste du territoire français.
Concernant l’argument de l’avancée du chantier (dont le pourcentage varie comme une poussée d’urticaire du côté d’Atosca, tandis que les collectifs opposent un retard estimé à 1 an sur le prévisionnel), le tribunal s’est rangé aux arguments de l’avocate : Le rôle du tribunal n’est pas de juger en opportunité mais en droit. Autrement dit, les pressions de l’État, de la préfecture et d’Atosca qui disent en gros « maintenant que c’est fait, on n’y peut plus rien », ne concernent pas la décision de justice. La course contre la montre qui a été jouée pour nous mettre toutes et tous devant le fait accompli n’aura donc pas eu l’effet escompté et c’est un signe fort dans le contexte politique actuel de montrer qu’on peut encore juger en droit dans notre pays.
Le porte-parole de La Voie est libre a déclaré lors de la conférence de presse qui a suivie, qu’un grave dysfonctionnement du processus démocratique entoure ce projet mené en dépit des
Ici nous avons connu l’état de siège, la violence policière extrême, les menaces de mort et de viol, les fouilles au corps, les arrestations arbitraires, les garde à vues, les interdictions de circulation sur le territoire, la mise en danger de la vie des manifestants et des écureuils, les milices privées attaquant et incendiant de nuit… Et nous vivons depuis des mois, le massacre du territoire, la désolation du paysage, l’abattage massif d’arbres centenaires, la perte de repère des animaux sauvages… Le collectif est le seul recours contre ces agissements. Travailler ensemble, c’est dur, c’est épuisant, mais c’est ce qui permet de faire bouger les lignes. La lutte est loin d’être finie, les préfectures et l’État annoncent leur intention de faire appel, au risque d’enliser la situation.
Ici, en cet après-midi de liesse et de joie, pour la première fois depuis des mois nous n’entendons plus le bruit des machines qui sèment la destruction dans leur sillage. Ce calme est celui auquel nous aspirons partout où nous, humains, nous opposons au saccage du vivant dont nous ne sommes qu’une infime partie.
NO PASARAN, NO MACADAM est le mot d’ordre de cette lutte contre l’A69. Cette décision fera jurisprudence. Une autre voie/voix est passée, nous continuerons de la soutenir. Pour toutes celles et ceux qui veulent aider, faire un don, se mobiliser, c’est par ici.