Autoroute A69, massacre à la tronçonneuse entre Castres et Toulouse
Après plus de trente jours de grève de la faim pour une quinzaine de personnes particulièrement déterminées et le démarrage d’une grève de la soif par trois des grévistes du Groupe National de surveillance des arbres – dont Thomas Brail – une réunion a été proposée pour le vendredi 13 octobre avec les maires et les élu.e.s du Tarn. Il a fallu, pour en arriver là, que pas mal de gens perdent pas mal de kilos, au risque d’en avoir des séquelles irréversibles et que Thomas Brail perde connaissance et soit emmené par les pompiers. Il a fallu que les arbres tombent comme des mouches, qu’ils soient brûlés en pleine sècheresse au mépris de toute prudence ou broyés selon les cas. Il a fallu qu’on rase, qu’on pelleverse, qu’on arrache, qu’on creuse, qu’on démolisse, qu’on arrose la terre nue à tout va et aussi qu’on bouscule ces « fanatiques » qui aiment trop le vivant et entendent le protéger. Clément Beaune – ministre de l’arnica et du contrecoup – a donc fini par annoncer une suspension des abattages et défrichages massifs de 3 jours, qui n’a manifestement pas été entendue par Atosca puisque des arbres sont encore tombés à Vendine le mardi 10 octobre, le jour-même où cette suspension était annoncée ! Avec tout le raffut qu’occasionne le broyage de ces individus centenaires, sans doute les infos n’arrivent-elles pas aux oreilles des chefs de chantiers et de leurs dirigeants.
A69, 2 nouvelles usines à goudron dans le Tarn
Avant cela, nous habitants vivant à proximité du tracé, avons appris avec une joie non dissimulable que deux usines à goudron allaient fleurir près de chez nous – Puylaurens et Villeneuve-les-lavaur – pour augmenter les taux de cancers, allergies, mutations génétiques et autres joyeusetés dont sont frappées les populations – les enfants, les femmes enceintes et les vieux d’abord, comme dans tout naufrage ! Une première réunion d’information a été menée par le jeune et vigoureux collectif Lauragais sans bitume qui a réuni plus de 300 personnes. Une autre se tiendra le mercredi 18 octobre à 21h00 à la salle des fêtes de Péchaudier. On va devoir pousser les murs. Il y a une pétition à signer et un padlet regorgeant d’informations précises qui vont nous précipiter dans des cabinets médicaux déjà bien surchargés. Nous allons détenir un joli record de cinq usines à goudron dans le tarn, département dont l’agriculture est une ressource phare.
A69, une autre voie est possible
Mais revenons à la réunion du vendredi 13 octobre, dont les contours et les objectifs sont si flous qu’ils ont contraint La Voie Est Libre, le collectif populaire qui porte la lutte avec une énergie admirable et un courage toujours renouvelé, a émettre un communiqué de presse demandant des précisions sur qui l’organise, qui pourra y participer et quel en est l’objectif. Et LVEL d’annoncer sans ambages : Notre éventuelle présence sera conditionnée par la nature des réponses apportées. Aucune légitimité ne sera accordée à cette réunion si une suspension des travaux n’est pas à l’ordre du jour. De même, LVEL renouvelle, dans ce communiqué, les revendications exprimées ces dernières semaines par l’ensemble des grévistes de la faim et des collectifs/associations, à savoir : La suspension totale de tous les travaux, adossée à un temps de discussion apaisé, une nouvelle expertise des données socio-économiques et un éventuel référendum local. Rappelons qu’un projet alternatif à cette autoroute d’un autre temps est porté par le collectif LVEL. Il s’intitule : Une autre voie.
A69, grand week-end de mobilisation citoyenne
Et si cette réunion visait surtout à museler RAMDAM SUR LE MACADAM, le grand rassemblement prévu les 21 et 22 octobre prochains ? On risque d’y voir que nous ne sommes pas « 40 fanatiques au bord d’une route » comme on a pu entendre Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes, le dire à Maïa Mazaurette ce lundi sur France Inter dans Jusqu’ici tout va bien où on posait la question qui fâche : Les autoroutes sont-elles d’un autre temps ?
On risque d’y voir une convergence des luttes, une vague de citoyen.ne.s qui ne veulent plus subir les arrangements politiques, l’exploitation à outrance menant à la destruction du vivant et les discours des pollueurs utilisent de jolis mots bien verts pour mieux nous enfumer.
Venez nous rejoindre. Ce qui se passe ici nous concerne toustes. Demain ils seront chez vous.
Merci beaucoup pour ce texte et l’incrustation de cette vidéo qui éclaire sur tout le côté néfaste de ces centrales à bitume.
L’avenir est gris avec cette autoroute portée par des serviteurs animés de renvoyer l’ascenseur vers ceux à qui ils doivent tout… Et que dire de leur désinformation, de leur mépris, de l’utilisation des forces de l’ordre pour mater ceux qui ne sont rien…
Quelle misère ! Quelle tristesse !
Les mots manquent, les émotions débordent…
1984 n’était pas assez noir, pas assez visionnaire encore… Tout est bien pire.
Merci Frédérique pour ce texte.
Coucou Frédérique, je serai demain matin à la Crémade. Peut-être nous verrons-nous ?
Coucou Marcelina, je ne pense pas car j’ai fait une mauvaise chute dont j’ai un peu de mal à me remettre. Mias en revnache, appelons-nous. Je t’embrasse.
Merci d’être passé, Paul et d’avoir pris le temps de laisser un commentaire. Nous avons eu des soucis techniques, ce billet aurait dû parvenir à mes abonnés plus tôt. Mais on travaille à arranger ça. La lutte se poursuit et nous éprouvons beaucoup de tristesse, oui, en regardant le jardin et ses alentours, en nous disant que tout ceci va être empoisonné alors que nous sommes venus ici pour créer un lieu de résilience.1600 policiers, hier. Cela signifie que ce mouvement a un énorme impact et qu’il est craint. A nous de poursuivre.
★ La lutte continue et avec elle le soutien de tous ceux qui sont loin.
Merci Tieri, on est assez mal en point pour le moment