En route vers de nouvelles aventures

Une incroyable surprise

Il s’est passé quelque chose d’inattendu et d’assez merveilleux, je dois dire. J’ai découvert que l’acteur Denis Lavant a consacré un épisode de « L’instant poésie » sur France Culture à l’un de mes poèmes, issu de L’imprécatrice, recueil paru aux éditions l’Arbre à Paroles. C’est Mya Lafon qui m’a avertie, une artiste éclectique qui vit sur un balcon-jungle au bord de la Garonne et dont je suis régulièrement les aventures. Je n’attendais rien, ce samedi soir, je buvais un verre de vin en compagnie de mon cher et tendre et nous étions tombés d’accord sur le fait que nous n’avions pas faim. Et puis ce message, et puis cette incrédulité de voir mon nom, mes mots sur le site de France Culture.

Pour écouter l’émission, cliquer ici

J’ai écouté ces 6 minutes sous le coup d’une émotion qui m’a mis les larmes aux yeux. Quelqu’un avait reçu mon message ; l’avait même si bien reçu, si bien compris, qu’il avait eu le désir de le recopier dans son carnet de poèmes, puis de le partager. Et ce quelqu’un, c’était Denis Lavant, acteur fétiche de Léos Carax, interprète génial, féru de poésie et rompu à la scène. Une chance sur des milliards, ça se fête, non ? Champagne ! a décrété mon cher et tendre avec lequel j’ai partagé chaque épisode de ma vie d’artiste. Il me reste maintenant à remercier ce lecteur pas comme les autres, à trouver le fil qui me permettra de le faire. Quelque chose me dit que ce sera possible. Je lui révèlerai que je croise la route de Lucie Delarue Mardrus pour la deuxième fois, puisque j’ai remporté le prix qui portait son nom en 2001. Jamais deux sans trois…

Un livre pas comme les autres

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, je peux maintenant annoncer la sortie du livre que j’ai coécrit ces derniers mois avec Stéphanie Sounac, alias Thana Nanou, la thanatopractrice au 400 000 followers qui démystifie la mort sur les réseaux sociaux. Ce récit de vie documentaire paraît aux éditions 41, le 24 octobre. Ce jour-là, nous serons toutes les deux en dédicace à Paris, à la librairie Eyrolles. Son titre : Les yeux qu’on ferme. C’est d’un poème de Sully Prud’homme qu’il est extrait. La poésie, toujours, comme seule langue originelle. Ce sera donc la deuxième fois que ce poète m’offrira un titre, le premier étant Le vase où meurt cette verveine.

Note de l’éditeur : « Dans ce récit unique et lumineux, elle nous invite dans une aventure intime et révélatrice qui renversera notre perspective sur la mort. »

Nous venons de passer huit mois sur ce texte pour raconter le parcours de Thana Nanou, les circonstances qui l’ont amenée à exercer ce métier et en quoi il consiste. C’est également un documentaire sur le milieu du funéraire, destiné à un large public. Nous avons vécu des moments particulièrement forts durant ces mois de travail et nous avons découvert des similitudes assez déconcertantes dans nos parcours respectifs. Notamment que nos pères sont morts tous les deux un dix juillet. Il m’aura fallu arriver à cet anniversaire pour m’en rendre compte en regardant les publications de Thana Nanou ce jour-là, alors que cette date était sous mes yeux depuis des mois. Ma sidération a été à la hauteur de cet aveuglement.
J’ai adoré écrire ce texte avec Thana Nanou, chacune des longues soirées d’entretien qui ont nourri l’écriture, chaque moment passé avec les morts et j’ai regretté d’avoir à quitter ce cocon que nous avons tissé ensemble. J’espère que vous aurez autant de plaisir à le lire que nous en avons eu à le concevoir et à l’écrire.

Et maintenant ?

Il me fallait une nouvelle photo officielle pour affronter tous ces évènements, grâce à la talentueuse Marion Castano, j’en ai trois ! Je me suis aperçu à cette occasion que j’avais toujours été photographiée par des hommes et qu’un regard féminin était différent. Un grand merci Marion et que tes photos continuent de réjouir celles et ceux qui en bénéficient.

J’aurai l’occasion de présenter Les yeux qu’on ferme à plusieurs reprises dans les mois à venir. Je serai à  la librairie Culture de l’Être à Puylaurens (81) le samedi 16 novembre ; à Brens (81) le dimanche 17 novembre de 11H à 12H30 invitée par Brice Torecillas pour Livresse des mots ; à Flourens à la ligne (31) invitée par Jean-Antoine Loiseau le dimanche 24 novembre ; au salon du Livre d’Hiver à Montgiscard (31) le dimanche 19 janvier 2025… Et nous verrons ensuite ce que l’avenir nous proposera. A chacune de ces rencontres, je dédicacerai également Viva Molotov ! coécrit avec Frédérique Le Romancer aux éditions Fayard.

Comme on le voit, je n’ai toujours pas peur du grand écart facial en littérature. Je suis une aventurière immobile qui s’autorise toutes les explorations sans aucun complexe, pourvu qu’elles se fassent avec un stylo. J’aime bifurquer, plonger dans de nouvelles contrées, expérimenter, tenter, me perdre pour mieux me retrouver. Et j’attends sans impatience, mais avec une jubilation anticipée, le prochain embranchement qui m’emportera vers de nouveaux horizons.

 

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