Dans ce fameux train dont j’évoquais dernièrement la tranquillité propice à la réflexion et au recueillement, dans ce train donc, entre la Pauvre Jacqueline, Petite chérie et l’Asticot, j’ai eu le temps de lire le recueil de Françoise Guérin. C’est vous dire si c’était calme.
Un dimanche au bord de l’autre est publié par l’infatiguable Daniel Delort. En voilà un qui porte bien son nom. Pilote chevronné des éditions de l’Atelier du gué, il est aussi le coordinateur de l’incontournable revue Brèves. Ceux qui ne sont pas encore abonnés devraient laisser tomber leur Marie-Glaire et penser à s’y mettre.
Françoise Guérin a concocté un recueil de 14 nouvelles, où les crimes sont légers et les drames (presque) toujours aériens. On y retrouve l’humour bordé d’un certain trouble, auquel sont habitués les familiers de l’auteur. Mais pas de tralala, ni de grands artifices. Derrière les histoires des uns et des autres, on sent frémir des gens véritables qui traversent devant le lecteur comme des ombres. La moindre n’étant pas l’invisible Mireille, qui tisse un lien tout au long du recueil, bien sage sur son divan. Ou Rose, qui ne s’appelle pas Rose et qui n’attend pas sur un banc coiffée « d’un chignon de vent« , que vienne sa visite d’un dimanche qui n’en est pas un.
A certains moments, le chagrin déborde, c’est ce qui arrive aux gens courtois qui refusent de peser, et cela donne « Garde-fou« , une tranche de vie crue, bien plantée dans l’absurdité ordinaire des unités psychiatriques où « la société (nous) confie les plus fragiles d’entre les siens sans (nous) donner les moyens de les soigner« , où « ce monde marche à l’envers à vouloir rendre rentable ce qui ne le sera jamais« . Sans prétention, en équilibre entre sourire et gravité, Françoise Guérin allonge ses personnages sur des divans qu’elle borde avec tendresse et un brin de dérision.
Et aussi : Ce dimanche (et même à partir du vendredi) on peut courir (ou marcher c’est à la discrétion de chacun) jusqu’au Premier festival des littératures policières organisé à Toulouse par l’association Polars du Sud et la librairie de la Renaissance.
Voilà, c’est qu’ il ne s’agirait pas de perdre sa bonne humeur, surtout le dimanche, quelque soit le bord où l’on accoste, et pour au moins une bonne raison : c’est ce jour béni que le grand patron n’arrive pas à nous piquer.
Je confirme, les dimanches de Françoise posent avec grâce, talent, et émotion légère plein de questions sérieuses.
Et je confirme aussi, ce premier salon des littératures noires et policières organisé par l’association Toulouse Polar du Sud mérite qu’on passe tout ce week-end au bord du polar…
ah ah, de bonnes lectures ! je vais aller faire un tour dans les brèves là bas. 🙂
Flûte, ce week-end je ne pourrai pas « monter à Toulouse ».
Oui, j’ai aimé aussi ce livre (dont je parle également sur mon site), mais petit coquille: l’Atelier du Gué est animé par Daniel (et non Jacques) Delort, et par sa femme Martine. Et ils publient en effet l’excellente et incontournable (quelle pub!) revue Brèves.
Bises à toi.
C’est ce qui s’appelle une bévue. Jacques Delort ! Daniel peut me couvrir de cendres jusqu’à la saint Sylvestre. Bonjour Michel, contente de te voir ici.
@ Anna : Ni moi descendre dans le gers :0)
Bon dimanche Frédérique.
Qu’il vous soit doux également Christophe. Je suis contente d’avoir de vos nouvelles. Merci.