C’était il y a quelque temps déjà, une émission sur France 3 : un an dans le commissariat de Roubaix. Mensonges, filouteries, violences diverses… le joyeux quotidien d’inspecteurs revenus de tout. On les bassine pendant des heures avec une plainte aussi mal ficelée que le turban talibanesque des soi-disant agresseurs. Impassibles, ils conduisent peu à peu le plaignant à s’intéresser à un certain article du code pénal qui traite des fausses plaintes. Comme ça, mine de rien.
Extérieur nuit : En pleine rue, ils s’opposent à un mec demi-nu – un rouleur de pectoraux – enflammé par un repas familial trop arrosé. Coups de gueule et coups de couteaux, c’est sa manière de trancher les conflits de tablée.
On met le feu à une maison. Baladés de dénonciations mensongères en faux suspects en fuite, ils ne sont pas dupes de ces deux femmes qui reconnaissent si bien les incendiaires imaginaires. Et ils le leur disent, malgré l’air offusqué de leur glorieuse complainte : je ne vais quand même pas avouer quelque chose que je n’ai pas fait. Ben voyons.
C’est pourtant elles qu’on va retrouver quelques mois plus tard – les innocentes – mais pour une affaire beaucoup plus grave, puisque c’est leur vieille voisine qu’on vient d’assassiner dans son lit. Les deux amies ont appelés le 18 avec des voix tremblantes de femmes affolées, cadenassées chez elles parce qu’elles ont entendu du bruit. Venez vite, parce qu’on a vraiment peur. Peur ? Certes. Mais pas d’en rajouter.
Il y a Annie, cheveux courts, l’air effaré et Stéphanie, une belle brune, qui parle sans arrêt de son gamin que personne ne voit jamais. Et ça boit, ça se dispute, ça se cogne, ça se fait croire que ça s’aime, quand ça n’éprouve rien pour quelqu’un d’autre que soi. Pas idiotes, pas dégénérées, pas abruties, ni débiles, ni folles, rien de tout ça. Ordinaires. Indignées qu’on ose les interroger, jurant sur la tête du premier venu qu’elles n’ont rien fait à part leur devoir civique.
Au commissariat de Roubaix, on en a vu d’autres, on connaît l’air et la chanson. A vous dégoûter du genre humain si on n’y croit pas dur comme fer. Alors ils y vont en douceur, les inspecteurs, avec patience, une dose de colère de temps à autre, une cigarette pour laisser croire que la pression pourrait redescendre. Respire un grand coup qu’ils lui répètent, comme à une primo parturiente.
Afin qu’il sorte plus vite, ce nouveau-né récalcitrant, ils prêchent le faux pour obtenir un vrai qu’ils ont déjà deviné. Et les deux jeunes femmes qui, juré, craché, que j’aille en enfer si je mens, lâchent prise petit à petit.
Elles étaient chez elles sans bouger, et puis les voilà devant la porte de Micheline. Et puis une est entrée, et puis non, ce sont les deux finalement. Mais elles sont ressorties aussitôt promis, la vérité vraie maintenant avec des canettes de bière et quelques flacons de javel. On pleure un peu, c’est qu’ils foutent la trouille ces inspecteurs, avec leurs voix douces et leurs promesses d’en prendre pour vingt ans. Mot après mot, répugnant à céder d’un petit pas – on les comprend – elles finissent par les monter ces escaliers, par la voir cette Micheline qu’elles aiment bien, par lui prendre son oreiller, et puis voilà, hein, c’est la vie…
Alors on les confronte, parce que l’une accuse l’autre et vice versa. Tout le monde était là, mais personne n’a étouffé la vieille. Oh, Annie, ne me fais pas ça ! Gémit la brune. Parce que c’est moi ? Répond l’autre en secouant la tête. C’est beau l’amour entre une brunette qui tient les rênes et l’autre qui affectionne au-dessus de ses moyens ( à suivre…)
On y est, elles vont tout dire, aussi ce qui les lie, ce drôle de couple qui joue sa tragédie là encore. Suspendue je suis.
@ Merci Kouki. Dites, vous êtes bien matinale !
La pression monte, monte! L’impatience nous guette! A quand la suiiiiiite?!!! Mais qu’est-ce que vous avez tous à nous tenir en haleine sur plusieurs parutions? Je me demande ce que tu nous réserves; assurément pas ce à quoi nous pourrions nous attendre; c’est…diabolique! Mais qu’est-ce que j’aime!!!
Eh Babeth 31, deux choses : D’abord, quand on parle du diable ici, Monch apparait ! Ensuite Anna de Sandre court les blogs en répandant des beurks sur le cassoulet (t’as qu’à voir la fin des commentaires sur mon billet précédent). Vas-tu rappeler cette petite à l’ordre ? C’est qu’elle te doit le respect, non ? ).
De quoi de quoi? Le cassoulet est dégeu?! Non mais franchement! Anna! Un peu de respect culinaire envers l’une des espécialités de Môman! Depluloin au secours! Help! L’Auvergne est menacée, fragilisée, attaquée sournoisement en ma modeste personne! Je sais! Le cassoulet n’est pas auvergnat! Mais fait par une auvergnate, il est tout simplement sublime! Celui de Castelnaudary à côté, c’est du p…p… de matou en goguette! Qu’on se le dise dans toutes les chaumières!
Hihihi!!!!!Tout le monde est resté coi devant le cassoulet! Je surveille. (chuchotement: personne ne me voit; suis bien planquée). Mais où sont passées les 2 jumelles ..tralalalère?
C’est quoi ce feuilleton ? J’ai horreur de me taper des épisodes à suivre sur un blog. Jamais je n’use de ce procédé pour ma part. Trop vulgaire, trop peuple. Ce sont les cousettes qui lisent des feuilletons dans leurs revues pour dames.
Babeth, vous savez faire la garbure ? (non parce que le cassoulet, c’est caca…)
Cette femme ment ! (et en plus elle a pas de goût, elle ignore ce qui est bon et elle fait honte à sa môman).
Et la garbure c’est gaga; mais c’est rudement bon et je sais faire.
Je m’apprêtais à dire à Cerbère d’aller se coucher et d’arrêter de censurer; mais il semblerait que les habitués de ce blog soient de sortie en ce samedi soir; à part Anna bien sûr, celle qui aime la garbure.
C’est vrai ce qu’Anna dit…
Les feuilletons, les à suivre, les « peut être j’ai trop de travail » tous ces procédés lâches et bas pour qu’on achète la semaine suivante la gazette pour lire la suite…
C’est vulgaire et je suis outré !
J’en réfèrerai personnellement sous plis anonymes à « la police des blogs » pour qu’elle sabre sans pitié aucune… RrrooÔÔhhHH!!! c’t’un monde ça !!!
(Y a une suiiitttt’ ?)
La police des blogs aime la délation, la police des blogs t’a entendu. (bien sûr qu’il y a une suite, puisque c’est la première partie).
Je sais que c’est la première partie
donc je réitère: la suiiiitt »’ …
(mais que fait la « police des blogs » ?)
Je ne voudrais pas en rajouter, Frédérique, mais raconter de telles horreurs pourrait donner des idées pour les fins de mois difficiles. Heureusement, pas de vieilles dans mon immeuble. Mais pour les autres, ces crève-la-faim d’artistes ou d’écrivains? Avez-vous pensé aux conséquences? Pour la suite, faites donc ressusciter la vioque, que tout le monde s’embrasse, s’enlace, et beaucoup d’enfants par là-dessus!
@ Maman? C’est quoi la garbure? Qu’est-ce qu’on boit avec? Parce que moi je garbure au Pouilly. (Bon… je fais le vilain mais moins qu’Anna et L….uc.)
@ Luc : Patience et longueur de temps, font plus que force ni que rage (les classiques, on y revient :0)).
Cher Depluplu, si ça ne tenait qu’à moi, Micheline serait bien tranquille. Mais dans cette histoire, je prends acte, je ne décide pas. Et c’est précisemment parce que c’est dur, parce que je ne veux pas le garder en moi, que je l’écris.
Quand je vous dis que la suite sera tout sauf ce que nous pourrions envisager!!
@ Babeth 31 : avec tout ce que tu nous promets, ils vont être déçus. Je suis obligée de faire une annonce : « Babeth 31 ne connait pas la suite, elle extrapole ! ».
(chuchotement discret )T’as intérêt à t’appliquer pour ne pas me faire perdre toute crédibilité!
Maman! Maman! C’est quoi la suite?! J’ai peur!! Elle va mourir hein la méchante vieille dame? (Mince, faut que je relise moi!)
@ Depluloin, pourquoi associez-vous vieux et méchant ? D’où vous vient cette science :0)
La Comtesse de Ségur serait-elle passée par là?
Des contes enfin! Les sorcières! Elles existent et elles sont toujours vieilles et méchantes! Quoique maintenant que j’y pense… j’en ai rencontrées des jeunes, belles, et tout et tout…
Donc, oui : mauvaise association.
Pour la garbure, consulter Balzac.
Eh oui, Roubaix— ville sinistre où l’on voit les gens comme ils sont dans la réalité. On peut bien dire que le boulot a été mal fichu à la base. Très mal fichu même.
Vous connaissez Roubaix, monch ? En même temps, on ne peut pas généraliser, à Roubaix, ils ne sont pas tous comme ces deux-là, heureusement !
Je connais assez bien Roubaix… C’est pas loin de chez moi… Vous avez raison, FM (Fado-Maso ?), sont pas tous comme ça. Mais à Maubeuge, y sont quasiment tous comme ça. En fait, y sont presque tous comme ça un peu partout, depuis toujours et pour pas mal de temps…
Moi/méchant cynique, Vous/gentille utopiste. 😀
Ah tout suite, je vous situe mieux. Il faut venir nous rejoindre au soleil, c’est ça le truc. On voit tout de suite que vous avez une affection plus particulière pour Maubeuge (ce nom me rappelle une chanson, oui, mais laquelle ?). Fado Maso ? Fon Merci :0)
Je crains fort que le soleil n’arrange rien à l’affaire. Quand je pense aux phrases entendues à Nice ou à Marseille !…
Oh Monchecong, vous èxagèrais fatche de cong !
C’est quoi cet acceng?
Nooon, vous pensez qu’ j’exagèèèère ? 😀 😀 😀 😀 😀
J’aurais peut-être dû dire: c’est quoi cet acceng cong?
@ Babeth31 : C’est un marseillais (Monch par exemple) de passage à Toulouse :0)
Au 3ème cong, il sera exactement…
« ces crève-la-faim d’artistes » comme dit Depluloin… Merde je vais tuer une vieille. Ah mais non, je suis rousse. ouf.
(je fais l’idiote là mais tu vois, avec ton histoire, y a des larmes qui montent) (oui suis très émotive ces temps-ci) (je ferai une piètre tueuse)
(mille excuses je parle pour rien dire)
Antchouli c’est qui cet astiaou ? a bisto de naz je dirais que c’est un étranger. Bèï caga l’étranger !
Allons, Allons Damoiselle d’enfer, que se passe-t-il ? Qui ose vous rendre toute chose comme ça, qu’on lui en mette une. Faire pleurer une aussi jolie rousse au risque de lui abîmer la voix. On devrait l’interdire par décret !
Vraiment Anna, trés élégant. Un bon p’tit accent de derrière les fagots :°)
In cussu montixeddù
D’oï v’iadda unu piloneddù…
Suite au prochain numéro…
Mais ça finit comme ça :
D’ù caga su cappeddù…
Mi piggu sa bettùa e piga d’iddà…
😀
Anna, super accent!!!!!
Mais dites-moi Monch, vous parlez basque ?
l u c s’en occupe déjà!
Non Frédaime, ça ne va pas! Non seulement il faut attendre la suite au prochain numéro mais il faut lire 43(!) com avant de placer son grain de sel. Alors bien-sûr il a fondu entre temps. Cassoulet, garbure, quelle relation avec la substantifique moelle de ce texte ? Hein ? Quant à Depluloin, depuis qu’il pleurniche pour retrouver sa mère, z’avez pas réussi à lui refiler un biberon de théralène ?
Des faits divers comme ça, c’est devenu monnaie courante au nord ou ailleurs, les femmes quand elles s’agressivent , le font pas avec douceur …la beauté du diable et la perversité de l’innocence, ça existe et plus souvent qu’on ne pense.
Roubaix, c’est surtout une cité ouvrière dévastée par le chômage, désoeuvrée, grise à en pleurer, me suis une fois perdue la nuit en voiture…pas moyen de trouver un repère.
Peut-être les rares fenêtres éclairées étaient-elles un lieu de crimes ? J’ai pas osé m’arrêter pour demander …
Moi, non plus, j’aime pas les feuillles à tons, faudrait leur faire la peau lisse …
Le comble pour un flic du Nord? C’est de rater une filature à Roubaix! … Pas mal, hein? … Non? … Oh la la!
@ Zoé : Eh oui, c’est dur de garder le Cap ! Depluplu, sa môman ne voudra jamais :0) Et chez toi, il y en a pas un paquet de com, peut-être ? Tu vas retrouver ce que tu voulais me dire sur cette première partie et tu vas me pondre un méga commentaire qui va rehausser le niveau de ce carnet. Allez hop !
@ Saravati : En effet, quand les femmes s’y mettent, elles ne font pas semblant. Ou alors, la tradition séculaire qui fait des femmes les gardiennes du temple est-elle trop mise à mal pour qu’on reçoive leurs manifestations de violence au même titre que celles des hommes. Même chose quand ce sont des enfants qui plongent.
@ Damoiselle d’enfer : Luc est un gentilhomme.
@ Depluloin, vous filez un mauvais coton.
Je valide. 🙂
@FM. J’ parle toutes les langues quand j’ai bu ou quand j’ai r’çu l’esprit saint. Mais plus souvent quand j’ai bu, j’ dois dire.
@ Monch : Moi même, dans des circonstances analogues, j’avoue taquiner le russe avec un inégalale accent.
Mais nous avons le privilège de fréquenter un blog international! Il va falloir aiguiser les crayons et tailler les plumes. Tous aux encriers!
Allez, un magnifique p’tit poème. Ah ! quelle malchance pour ceux qui ne lisent pas l’italien !!! 🙂
A mia moglie
Tu sei come una giovane
una bianca pollastra.
Le si arruffano al vento
le piume, il collo china
per bere, e in terra raspa;
ma, nell’andare, ha il lento
tuo passo di regina,
ed incede sull’erba
pettoruta e superba.
È migliore del maschio.
È come sono tutte
le femmine di tutti
i sereni animali
che avvicinano a Dio,
Così, se l’occhio, se il giudizio mio
non m’inganna, fra queste hai le tue uguali,
e in nessun’altra donna.
Quando la sera assonna
le gallinelle,
mettono voci che ricordan quelle,
dolcissime, onde a volte dei tuoi mali
ti quereli, e non sai
che la tua voce ha la soave e triste
musica dei pollai.
Tu sei come una gravida
giovenca;
libera ancora e senza
gravezza, anzi festosa;
che, se la lisci, il collo
volge, ove tinge un rosa
tenero la tua carne.
se l’incontri e muggire
l’odi, tanto è quel suono
lamentoso, che l’erba
strappi, per farle un dono.
È così che il mio dono
t’offro quando sei triste.
Tu sei come una lunga
cagna, che sempre tanta
dolcezza ha negli occhi,
e ferocia nel cuore.
Ai tuoi piedi una santa
sembra, che d’un fervore
indomabile arda,
e così ti riguarda
come il suo Dio e Signore.
Quando in casa o per via
segue, a chi solo tenti
avvicinarsi, i denti
candidissimi scopre.
Ed il suo amore soffre
di gelosia.
Tu sei come la pavida
coniglia. Entro l’angusta
gabbia ritta al vederti
s’alza,
e verso te gli orecchi
alti protende e fermi;
che la crusca e i radicchi
tu le porti, di cui
priva in sé si rannicchia,
cerca gli angoli bui.
Chi potrebbe quel cibo
ritoglierle? chi il pelo
che si strappa di dosso,
per aggiungerlo al nido
dove poi partorire?
Chi mai farti soffrire?
Tu sei come la rondine
che torna in primavera.
Ma in autunno riparte;
e tu non hai quest’arte.
Tu questo hai della rondine:
le movenze leggere:
questo che a me, che mi sentiva ed era
vecchio, annunciavi un’altra primavera.
Tu sei come la provvida
formica. Di lei, quando
escono alla campagna,
parla al bimbo la nonna
che l’accompagna.
E così nella pecchia
ti ritrovo, ed in tutte
le femmine di tutti
i sereni animali
che avvicinano a Dio;
e in nessun’altra donna.
@ Monch : i tutti quanti
Un regard sur les femmes dans un monde en basse-cour !
C’est dédié à la femme de qui, mon chien ?
@Monch: Umberto Saba e uno grande poeta contemporaneo. Che bella poesia dedicata alla sua moglie! Una poesia per paragonare la sua moglie a parecchi animali della terra. E una poesia del amor! Grazie Monch!
@ Babeth 31 : Je m’incline devant ta science et ton talent ! Je suis éblouie.
@ Saravatti : J’ignorais que l’Italie avait autant d’amis chez moi. J’en suis ravie.
@ Monch : Que cosa bella, la poesia !
@FM (Force Majeure). J’ suis bien heureux de constater que Saba n’est pas totalement inconnu.
Grazie a lei, trentuno ! 🙂
Pouf pouf! Pour une fois!
@ Babeth
Grazie per l’informazione, ho trovato le opere di Saba (1883-1957) in una antologio di poesia contemporanea.
Questa poesia : un modo di dimostrare la superiorità di animali su l’uomo ?
@ Frederique
Qui n’aime pas l’Italie ne la connaît pas ! Les Italiens, c’est parfois autre chose …
@ Monch, Babeth31 et Saravati : Je n’ai pas le niveau pour continuer, je vous laisse la main. Mais je l’affirme pour y être allée : j’aime l’Italie (et les italiens, certains… Vous savez comment je suis- tellement gentille et idéaliste :0) :0) :0) )
Tant que j’y suis, je peux signaler que l’œuvre poétique de Saba, connue sous le titre « Il Canzoniere » (allusion plus que transparente à Pétrarque) a été publiée il y a plusieurs années à l’Age d’Homme ; que divers ouvrages de prose sont chez Rivages, et qu’il existe même un petit volume regroupant des lettres à sa fille chez « L’atelier de la feugraie », sans oublier son roman plus ou moins autobiographique « Ernesto » aux Editions du Seuil.
Le mieux c’est tout de même de le lire en italien.
Oh, j’oubliais de préciser que ce cher Umberto Saba, si amoureux de sa femme, était un homosexuel à tendances pédophiles— tendances qu’il a combattues toute sa vie durant et dont on retrouve des traces dans certains poèmes très explicites.
Grazie mille (je progresse à pas de géant).
Ah bon! Je l’ignorais; de tels détails étaient hors programme quand je fréquentais le lycée.
@Savarati: Que Monch corrige si je me trompe, mais je suis certaine qu’il ne faut voir aucune moquerie, pas d’ironie et encore moins de satire dans cette poèsie. C’était vraiment une poèsie d’amour.
Le poète grec, employé de bureau, Constantin Cavafy était aussi homosexuel, lui aussi a écrit de superbes poésies d’amour, mais plus explicites quant à ses penchants…
Il a détruit une partie de ses oeuvres ne gardant qu’une petite sélection de ses textes.
Et puisque les digressions sont autorisées et que les extraits semblent ici acceptés par notre charmante hôtesse : un texte de Cavafy (ou Kavafis)
(ici pas de traces de femmes criminelles ou idéales !)
Vous avez raison, Frederique, ne croyez pas tous les Italiens, il ne faut en aimer que certains et encore triés sur un étroit volet !
Jours de 1903 (1 917)
Jamais je ne les ai retrouvés, ces choses si vite perdues.
Les yeux pleins de poésie, le pâle visage
dans la rue où le sombre descend.
Jamais je ne les ai retrouvés, ces choses conquises par hasard,
que j’ai laissé se perdre si aisément, mais qu’ensuite
j’ai désiré si fort avec angoisse.
Les yeux pleins de poésie, le pâle visage, et ces lèvres
dans la rue où le sombre descend.
Jamais je ne les ai retrouvés.
Ses poèmes ont été traduits notamment par Marguerite Yourcenar
@ Babeth 31 : Au programme du lycée, même de nos jours, ne figurent pas les préférences sexuelles et/ou le goût que certains auteurs peuvent avoir pour les enfants, quelle que soit leur nationalité. A part, peut-être, pour le marquis de Sade. Ou alors ce sont des profs dissidents, voire de dangereux terroristes à la solde de la gay pride :0)
@BB31. Vous avez raison, il n’y avait aucune moquerie de la part de Saba. Il était très amoureux de sa femme. Le poème est merveilleux.
@ Merci Saravati et Monch pour ces découvertes et pour votre érudition (et là, aucune moquerie, d’aucune sorte).
Pour Monch, sans doute !
Mais en ce qui me concerne, mon érudition est très effilée et plutôt ciblée ! Il m’arrive simplement de sortir parfois de ma torpeur hivernale.
Merci à vous, Frederique !
Bon, ben je vais boire un coup, j’en peux plus d’apprendre! Et ce soir je vous cause le moldave!!
Je vous ai raconté le comble pour un flic du Nord? Oui? bon.
@ Depluloin : Le Moldave ? Pas de problème, sur ce carnet on parle toutes les langues (ou presque). On vous attend de pied ferme. Vous aurez qu’à nous raconter des trucs sur Sophie Marceau :0) (Et vos commentaires, c’est arrangé ?)
Mais pourquoi j’ai pas fait italien première langue ?????
(et pourquoi tout le monde entend l’italien sauf moi ?)
Ben, pour rester en Italie, une chanson que j’adore. Lucio Battisti, c’est pas rien…
http://www.youtube.com/watch?v=4DVwlFUERBs
Et un poème de la plus grande poétesse du 20ème, morte il y a trois mois— Alda Merini. Une femme magnifique.
C’est beau comme une plaie. Elle était croyante mais on peut pas dire que la croyance lui apportait la paix et la sérénité. Amante, buveuse, jouisseuse, dingue, sage, ogresse, maternelle… et on peut continuer comme ça longtemps…
Ce texte est une merveille.
Veleggio come un’ombra
nel sonno del giorno
e senza sapere
mi riconosco come tanti
schierata su un altare
per essere mangiata da chissà chi.
Io penso che l’inferno
sia illuminato di queste stesse
strane lampadine.
Vogliono cibarsi della mia pena
perché la loro forse
non s’addormenta mai.
@ Monch : Peut-on vous demander de le traduire pour tous ceux qui ne lisent pas l’Italien et qui passent par ici ? Moi la première.
Une traduction rapide à parfaire mais qui donne une idée.
Je navigue comme une ombre
dans le sommeil du jour
et sans savoir
je me reconnais comme tant d’autres
rangée sur un autel
pour être mangée par qui sait qui.
Moi je pense que l’enfer
est illuminé par ces mêmes
étranges lumières.
Elles veulent se repaître de ma peine
parce que la leur sans doute
ne s’apaise jamais.
« je ressemble à tant d’autres »
est mieux pour le 4ème vers.
C’est effectivement superbe. Merci Monch.
Merci, Monch’, pour ces découvertes.
Très belle poèsie pour laquelle la langue italienne convient à merveille. Mais la traduction est superbe et fidèle. Molto grazie monch!
Ah en français, c’est encore plus beau en effet! Merci, merci.
Eh ben moi ma maman, elle parle italien!
@ Depluplu : Demandez lui donc de vous délivrer sa meilleure pensée de confucius, et vous verrez :0)
@Depluplu: avec l’autorisation de Frédérique, voici une pensée du jour qu’il va falloir méditer longuement, sereinement (y’a pas l’feu) et à jeun:
Confucius a dit: « Si tu choisis l’incinération, sache que ce sera ta dernière cuite, tandis qu’enterré, tu auras toujours une chance d’avoir un petit vers dans le nez ».
Ah! ah! ah! … Je modifie de suite mes dernières volontés!! … Ah celle-là il faut que je la note! … (En plus de tout, ma maman est drôle!!)