Ce matin, dans le champs où ne reste que la paille drue et rase du blé moissonné, deux chevreuils jouaient à se poursuivre. Une femelle et un mâle qui folâtraient à l’ombre de la haie. Par chance, j’étais en train de guetter un circaète, perché sur un arbre mort, trop éloigné pour que je puisse le prendre en photo.
Je me suis assise et je n’ai plus bougé, observant la course des deux animaux. Ils m’ont vue et se sont immobilisés. Mais, apparemment, je n’étais pas assez dangereuse pour qu’ils détalent dans la forêt. La femelle, plutôt curieuse, s’est même approchée en longeant la haie dans laquelle elle a fini par entrer. Alors que je les croyais partis et que j’allais me lever, ils ont jailli des fourrés pour s’ébattre à nouveau dans l’immense étendue à leur disposition.
Soudain, ils se sont arrêtés, se tournant avec un parfait ensemble vers la lisière opposée où venait d’apparaître un autre mâle. De loin, ses bois semblaient particulièrement volumineux. Il a bondi à travers champs avec une puissante détermination, se jetant dans les herbes pour courser son rival qui a tout de suite compris et s’est enfui sans attendre. La femelle s’est échappée de son côté, laissant ses deux prétendants à leur querelle.
Au bout de quelques instants, le mâle ombrageux est revenu au cœur du champs vide. Il s’est avancé vers moi et m’a regardé droit dans les yeux. C’est là que je l’ai pris en photo, de face, plein centre. Je me suis aperçue qu’une longue liane de lierre était emmêlée dans ses bois, formant une coiffe folle. Le mâle m’a défié d’un râle rauque, prêt à en découdre si nécessaire. Devant mon absence de réaction, il s’est détourné avec dédain pour repartir en poussant d’autres cris pleins de hargne et de testostérone, fier et libre comme nous ne pouvons plus que rêver de l’être.
Merci Frédérique, c’est magnifique.
Chère Marcelina, je compte t’appeler prochainement, cela fait déjà plusieurs semaines que j’en ai l’intention !
Quel magnifique souvenir vous ont fournis ces superbes animaux ! Merci de nous en faire profiter.
Avec grand plaisir, Joël. J’en profite pour vous dire que j’ai choisi un extrait des carnets d’Armel Guerne comme exergue de mon dernier recueil de poésie.
Superbe image : être là, attendre, regarder et VOIR. Merci pour cet instant.
Chère Claire Massart, je suis particulièrement touchée par votre présence en ces lieux. J’avais été profondément bouleversée par les lettres de Thomas lorsque je les ai lues. J’avais d’ailleurs écrit un billet à ce sujet : https://www.frederiquemartin.fr/etre-mere-clarika-alcoolisme-suicide-thomas-meneret-honore-daumie/
Vous me donnez envie de revenir à ce texte. Merci de votre passage.